Typiquement anglais (quel autre pays de cinéma est capable de nous offrir pareil résultat?), « La Folie du roi George » se caractérise d'emblée par son savant mélange entre drame historique et fable grinçante, cocktail détonnant que Nicholas Hytner maîtrise manifestement très bien. Pourquoi, alors, ne me suis-je jamais plus passionné que cela pour le résultat ? Non pas que l'on s'ennuie, ou qu'il y ait un quelconque problème d'écriture, bien au contraire, mais c'est simplement que je ne me suis pas plus passionné que cela pour les personnages, ne parvenant pas à m'identifier à eux autant que je l'aurais souhaité. Après, c'est évidemment aussi volontaire de ne rendre personne trop sympathique ou antipathique (enfin, surtout le premier cas d'ailleurs), et de ce point de vue l'œuvre est réussie.
De plus, difficile de ne pas être interpellé régulièrement par certaines situations ahurissantes, qui ne doivent pourtant pas être si loin de la vérité historique. Et puis, comme tout film britannique (ou presque) qui se respecte, l'interprétation est royale, que ce soit Nigel Hawthorne, impressionnant dans le rôle-titre, où les seconds rôles, John Wood et Rupert Everett en tête. Prix d'interprétation à Cannes en revanche curieux pour Helen Mirren, limitée à un rôle qui eût gagné à être développé. Bref, si l'on peut en définitive ressentir une pointe de frustration à la fin de l'œuvre, celle-ci s'en tire plus qu'honorablement, notamment en évitant avec habileté les pièges du théâtre filmé : intéressant.