La Folle Escapade par Bung
L'animation autre que disneyenne a de nombreuses difficultés à exister en France. Déjà parce que Disney a envahi le "marché", ensuite parce que les producteurs français ont été du coup trop frileux et ont laissé la tête de Mickey nous bourrer le crâne avec plus ou moins d'inepties, avec plus ou moins de bonheur en fonction des périodes et de ce que vos parents, ces vils mécréants, daignaient vous acheter pour vous coller devant la télévision.
C'était un moment de paix pour eux, mais pas trop pour votre cerveau. Mais passons.
Malgré tout, une version de La Folle Escapade arriva jusqu'à moi, et je pu enfin me changer les idées en regardant un film de la période de mon enfance sans passer par la case Donald.
Ici, point de princesse en délicatesse avec une vile belle-mère acariâtre ou de prince charmant la sauvant au dernier moment en rentrant en force dans une maison habituellement occupée par des nains. Ce n'est que l'histoire d'un groupe de lapin qui, poussé par la prémonition d'un de leur plus jeune membre, décide de quitter leur cocon d'origine pour trouver un eldorado où, pensent-ils, ils pourront trouver la paix.
Le parcours est violent, ils ne seront pas épargnés par les péripéties, dont notamment un lapin très méchant, chef d'un terrier et à volonté expansionniste. Pris entre deux feux, avec d'un côté la nature si violente et barbare vis-à-vis de bestioles très limitées dans leurs choix et de l'autre ce lapin agressif, ils finissent par trouver leur havre de paix, pour y vivre, y procréer et y mourir.
Ce désir de vie a un prix, et le groupe de départ va le payer cher, et au prix de ce sacrifice, ils arriveront à mourir en paix, comblé de joie à pouvoir rejoindre leurs dieux dans l'au-delà des lapins après avoir rempli leur rôle qui leur était dévolu dans ce bas-monde.
Les graphismes sont beaux quoiqu'un peu vieillissant. Quelques anomalies au niveau de l'histoire et de la gestion de l'espace sont gênantes. Reste une belle petite fable sur la vie, où des êtres vivants prennent des risques immenses pour préserver leur petit bonheur tout simple, tenue de bout en bout par la narration qui ne cherche pas à se compliquer pour rien.