La Folle Escapade
7.3
La Folle Escapade

Long-métrage d'animation de Martin Rosen (1978)

Sur les conseils de ma femme qui a vécu son enfance en Grande Bretagne et découvert là-bas un tas de dessin animé méconnus par ici, je me suis interressé à Watership Down. Je ne voulais pas connaître l'histoire, mais l'atmosphère qu'il dégageait. L'affiche qui a des airs de film de Hitchcock m'a immédiatement cloué le cul. A elle seule, cette affiche vous exprime qu'en aucun cas ce film se rapproche des Disney.


Ce qui m'a sauté aux yeux, c'est la dimension divine et prophétique mis en scène dès les premières minutes du film. Je n'ai rien d'un croyant, mais le rapprochement possible entre ce conte et l'Exode de Moïse ne me parait pas innocent. Pourtant, ce n'est pas non plus ce que veut mettre en avant le film, nous dévoilant une nature réaliste tant par de merveilleux décors que par de sanglantes réalités.


On croise la mort au quotidien, on vit dans l'angoisse de disparaitre à chaque instant et on retrouve des situations qui rappellent les heures sombres de nos sociétés. L'esclavage économique, sexuel, la traite des races, l'oppression sociale. Tant de sujets abordés par nos amis à grandes oreilles. On ne s'attend réellement pas à ça. Est-ce un chef d'oeuvre pour autant ? Je ne saurais le dire. Mais je me surprend à apprécier un film dont les graphismes simplistes et les voix vieillottes reprennent des canons qui m'ennuient généralement. C'est donc le fond et le traitement graphique qui le rendent différent, jouant sur les ombres et les couleurs.


Nous sommes cependant à milles lieues de l'anthropomorphisme habituel. Nous sommes ici dans de l'anthropomorphisme de société, pas d'individu ou de personnalité. Les personnages caricaturaux ne le sont pas pour les besoins du scénario, mais parce que la survie de leur société / communauté en dépend. C'est une analogie aussi perturbante qu'intéressante.


En conclusion, la violence et le sang jonchera la quête de liberté de nos amis sans le moindre répit et sans la moindre pitié, nous offrant jusqu'à une conclusion quasi mystique.


Tout le monde te sera hostile, Ô prince aux milles enemis. Et chaque fois qu'ils t'attraperont, ils te tueront. Mais avant tout, il faudra qu'ils t'attrapent, toi qui creuse, entend et court mieux que tout le monde.

Nanoyo
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le 22 oct. 2015

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Nanoyo

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