Esthétique et tac, musique in yo' ass, « Ferris Bueller's Day Off » prend une recette éculée (le teen-movie), et en tire un film complètement atypique, tout en rythme et en style. Campé dans les eighties finissantes, il réussit à capter le parfum de son temps, et l'arrose au vitriol : les vieux principes rebondissent sur les jeans taille haute, les camés viennent chatouiller les bonnes familles, et les rebelles font leur crise d'adolescence en bidouillant des PC mastodontesques. Oh yeah !
Les acteurs sont excellents, depuis la gueule d'amour de Matthew Broderick, jusqu'à la moustache sage et les yeux fous du Dean Rooney.
Enfin, derrière le vernis graphique tout acidulé, on trouve une idée de génie : en nous montrant par petites touches un quotidien tristoune, nous faire accepter peu à peu un personnage insupportable plutôt que résigné. Et malgré les coupes très sages, et le scénario très gentil, on retrouve la jeunesse des années 80, dépitée devant la perspective d'une vie morne dans un pavillon de banlieue. En 1989, et même en rigolant, on écrit encore : no future.
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