Belle surprise que cette Foreuse sanglante, qui en donne plus que n'en attend l'amateur habitué aux affiches aussi alléchantes que trompeuses du cinéma bis. Une première demi-heure sanglante et proche, dans la mise en mages et la fréquence des meurtres, d'un vieux porno cracra, puis quelques minutes d'enquête vite expédiées (les auteurs ont le bon goût de s'en foutre au moins autant que le spectateur et, plus surprenant, que l'inspecteur en charge de l'affaire), et c'est parti pour une dernière partie malsaine à base de séquestrations et de retournement de situation pas très glop, conclue en beauté par une scène magnifique, soutenue par les quelques notes répétitives du thème musical du film.
Voilà une partie de ce qu'a à offrir ce film, qui, sans être exempt de défauts, est un proto-slasher des plus réjouissants. Mention honorable à Cameron Mitchell, la gueule tellement cassée qu'on le reconnait tout de suite sous sa cagoule, et qui livre des monologues impressionnants face à sa victime bâillonnée. La scène du bain est extra, et le montage de certains passages très travaillé, ce qui contribue à faire sortir Toolbox Murders du tout-venant du cinéma de drive-in crapoteux.