Si le film est magnifique, je ne peux m’empêcher d’être un peu déçue. Probablement à cause du battage médiatique qu’i l’a entouré. Mais après la séance, c’est aussi à cause du côté caricatural des personnages et du traitement de la guerre, toile de fond du film.
Le film est un beau bijoux fantastique, à la fois poétique et insolite, parfois horrible. Guillermo del Toro renoue avec le film de monstres et ses aspects sombres et dérangeants, dans la lignée du Labyrinthe de Pan et des films de Jeunet, notamment La Cité des enfants perdus. L’univers et sa représentation (décors, costumes, ambiances, musique) sont époustouflants. Si l’esthétique est proche de Jeunet, sans aller jusqu’au plagiat, on peut retourner le désir commun des deux réalisateurs d’écrire des contes pour adultes, à la fois merveilleux et tragiques.
On apprécié aussi le tournant déroutant de l’histoire charnelle entre les deux être - dérangeant et fascinant à la fois. Del Toro utilise son monstre pour questionne notre rapport au normal, à la société, aux autres.
En revanche, le récit comporte un certain nombre d’incohérences. En dehors, comme évoqué plus au-dessus, des clichés que sont le chef du labo américain durant la froide et l’espion venu de l’est, on regrette également la fin qui traîne en longueur pour une raison assez obscure. Même l’orque Willy a survécu à un trajet en voiture de 1h, il n’y avait pas besoin d’attendre la pluie.
C’est donc dommage d’apprécier autant l’univers visuel d’un film (qui pour le coup est cohérent) et être déçue par l’histoire.