(15 février 2018)
Je n'ai pas vu le bon film. Il n'y a sinon aucune explication, et je suis la première à m'en plaindre.
La pluie de nominations, la position de favori aux Oscars, la curiosité était attisée, mission accomplie. Mais par pitié que les critiques affluent, j'ai besoin de comprendre comment diable ça a fonctionné.
Ce n'est même pas creux, la surface étant aussi absente que le contenu. Les mots me manquent.
Mon aversion douloureuse repose sur l'intégralité du projet, l'héroïne est une Amélie Poulain calquée mais terriblement bancale et les personnages secondaires font office de meubles (quel comble pour Octavia Spencer qui m'avait tant rassurée en apparaissant à l'écran). La poésie lancinante s'immisce avec les coudes dans nos canaux lacrymaux et a, personnellement, raté sa cible de plusieurs années-lumières.
Même si c'est tentant, je ne m'attarderai pas sur l'aberration à nageoires, joyeux mariage du Basilic d'Harry Potter et d'un poisson télescope dont le faciès anéantit tout espoir pour l'histoire d'être prise un tant soit peu au sérieux.
Les dégâts auraient pu être limités, on avait déjà un joli lot pour débuter mais non, mieux valait ajouter
des scènes de lit !
À partir de là, j'ai lâché l'affaire et me suis laissée bringuebaler d'un fou-rire à l'autre.
Il faut comprendre que l'enjeu de La Forme de l'eau, c'est sa poésie. Originale en tout cas, ça on ne peut pas le contester. Mais étant donné que cet aspect relève du ressenti le plus personnel, il est concevable que l'impact n'ait pas été le même pour tout le monde : oui, ils ne communiquent que par la beauté des sens, c'est une fable qui va bien au delà de cette romance hors du commun... Il n'empêche que le clin d’œil à The Artist (décidément, la France !) avec un poisson de deux mètres, par exemple, était un pari risqué.
J'espère qu'il aura l'Oscar.
Update : Oscar, donc.