Bon, si de mon point de vue, l'Académie des Oscars se réveille avec onze ans de retard en ce qui concerne Guillermo del Toro vu qu'elle aurait du lui remettre les statuettes du Meilleur film et du Meilleur réalisateur pour Le Labyrinthe de Pan (oui, pas un film américain je sais mais The Artist non plus), je dois reconnaître que j'ai trouvé La Forme de l'eau sublime de la première à la dernière seconde : le réalisateur de Pacific Rim multiplie les références aux œuvres qui l'ont marqué, du cinéma d'horreur des années 50/60 au cinéma de Jean-Pierre Jeunet (qui ferait mieux d'apprécier l'hommage plutôt que d'accuser de plagiat) lors d'une introduction légère de l'héroïne en passant par les comédies musicales pour une des histoires d'amour les plus atypiques que j'ai pu voir dans ma vie mais que del Toro raconte avec une telle sensibilité que j'ai littéralement plongé dedans. D'un pur point de vue visuel, que ce soit la photographie ou les décors, le film est magnifique, la musique d'Alexandre Desplat apporte également beaucoup d'émotions. Alors c'est vrai que d'aucuns pensent que les personnages sont trop caricaturaux : une sourde et muette, une afro-américaine et un homosexuel dans l'Amérique des années 60, mais pour moi, non seulement c'était pour montrer leur sentiment d'isolation par rapport aux citoyens "lambda" et les rapprocher en ce sens de la créature (visuellement splendide) mais cela fonctionne parce que del Toro prend ouvertement le parti pris du conte de fées moderne dans son film, d'autant plus que Sally Hawkins, Richard Jenkins, Octavia Spencer et Michael Shannon (en méchant) sont excellents. Bref, même si j'aurais préféré voir gagné mon favori 3 Billboards, La Forme de l'eau fut un magnifique spectacle et une preuve de plus du talent de Guillermo del Toro!!