J'adore le concept et l'imagerie de la Belle et la Bête, j'ai grandis avec King Kong et je vénère le peintre Luis Royo comme le dieu de l'art. Et là Del Toro, juste le réal de mon film préféré, décide de s'attaquer au sujet... quelle excitation !
Mais si d'ordinaire il remplit ses films de tout ce que j'aime, ici je n'ai pas grand chose à quoi m'attacher.
Sally Hawkins qui se doigte dans sa baignoire tous les matins...
Son pote le vieux qui mate des programmes ringards à la télé et qui bouffe des tartes immondes à foison...
Le général Zod qui bouffe des bonbons à la mente (sans doute dégueulasses) et qui aime faire couiner les femmes...
Comment je suis censé m'attacher à ça ? surtout que les mecs n'ont pas des conversations de fous, ils racontent régulièrement des anecdotes bidons, genre les Kornflex inventés pour combattre la masturbation... et oui, passionnant ! On en apprend sur Samson aussi... bref... je m'en fou, allez au but les gars, il est où le film viscéral là dedans ? ha mais c'est vrai qu'y a un monstre dans cette histoire ! mais il est beaucoup trop mignon... il tue un chat... même Zod on est pas sûr qu'il soit mort, si ça se trouve il est chez lui, il peut plus parler et c'est sa femme qui lui donne la soupe.
Évidement, comme dans le Labyrinthe de Pan, ici le vrai monstre c'est l'homme, sauf que le capitaine Vidal c'est clairement un autre level ! et puis y a quand même des monstres dans Pan, des vrais !
Du coup je ne vois ici qu'une romance basique, un humain muet avec un petit pouvoir de guérison à la place de l'amphibien, et ça serait pareil. D'ailleurs ça aussi, l'aspect scientifique ici nique la mouche, Del Toro adore le merveilleux mais ici il est question d'un labo. Je ne peux pas croire à ce dieu dans se contexte... dans Pan y a une fracture net, là ça se mélange pas. Pourtant ce mec est un génie pour associer le merveilleux à la science mais là non, les recherches de l'armée dans le labo ne sont pas authentiques, le labo est stylé mais son contenu me parait faux, et le "monstre" qui se régénère à coup de magie bleue bien pétante, c'est trop facile, là aussi ça sonne faux.
Dans le manoir de Crimson Peak tiens, les fantômes ont leurs places, typiquement le genre d'imagerie qui fonction. Et les traces sanglantes dans la neige provoquées par l'argile, voila quelque chose qui va avec le reste tout en restant scientifiquement correct, ça fait un ensemble authentique.
Bon alors du coup il me reste quoi dans cette histoire... bah, y a la black qui est plutôt sympa, même si son rôle se limite surtout à la traduction, et surtout, le seul vrai bon personnage c'est le Russe ! c'est le seul qui possède un minimum de noblesse pour que je m'y attache, et évidement, il se fait zigouiller comme une merde hein, à chaque fois on y a droit à celle là, le bon perso cool qui aide les gentils à s'en sortir, bim ! une balle dans la bouche tiens !
Bon et comme si ça suffisait pas, l'époque de m'aide pas du tout, le vestimentaire, les voitures, les moeurs, la musique... tout est bon pour me faire saigner les yeux et les oreilles, heureusement, Del Toro arrive toujours à faire de belles images et du bon son malgré tout, en fait, tout le film est bien fait, mais c'est clairement le moins viscéral de sa filmographie, il raconte juste une histoire d'amour superficielle dans un contexte qui ne me plait pas. La forme de l'eau oui, mais sans les vagues.