Le film de Litvak est l'un des premiers films d'un genre qui se développera beaucoup par la suite à savoir le film de psychanalyse.
Le scénario, très audacieux pour l'époque, porte à l'écran le roman autobiographique de Mary-Jane Ward qui raconte ses sept années passées dans un institut psychiatrique.
La préparation du tournage se fit en fréquentant professionnels et malades, le bonus du DVD montre à quel point cela a aidé la fantastique Olivia DeHavilland à entrer dans la peau de cette femme fragile et malade tout en étant d'une justesse impressionnante. Le risque avec ce type de rôle est d'en faire trop, de rendre le personnage caricaturale et la folie démonstrative jusqu'au ridicule. Tomber dans l'excès et le surjeu est d'une facilité déconcertante. Olivia se montre plus qu'à la hauteur de la tâche en étant à la fois fragile, perdue, battante et assommée par ce qu'elle vit.
Là se situe l'intérêt du film.
Essayer de poser les bases d'une science encore neuve et les progrès qu'elle effectue rapidement.
Comment une démarche analytique peut débloquer certains traumasest expliqué un peu trop facilement mais nous ne sommes pas dans un cours théorique ni dans un documentaire sur l'histoire de la psychanalyse.
La relation de cette femme aux autres, aux hommes en particulier est étudiée sur trois plans :
son père, son époux, et son thérapeute.
Les enjeux de la psychose se situent dans les confusions entre eux.
Tout est progressif dans cette aliénation !
Jeune épouse de l'aimant Robert Cunningham, Virginia entre en dépression. Face à son incapacité à l'aider, il se voit contraint de la faire interner.
Les graines de la schizophrénie déjà plantés de longue date ont germées au contact quotidien de l'homme censé partager sa vie de femme.
Là se révèle le mal plus profond qui la ronge et dont elle cherche à sortir à tout prix par l'écriture qui devient un seocnd thérapeute.
La culpabilité qui la ronge va la faire sombrer jusqu'à nier l'existence de son mari.
A sa sortie, après des difficultés de financement, il sera un choc pour le public en montrant de front la maladie mentale, les traitements cruels et les lieux qui l'abritent.