Deuxième balade dans les services fermés des hôpitaux psy après Une Vie Volée. Cette fois, on s’attache à l’histoire de la jeune Virginia, romancière sévèrement perturbée. Son mari la fait séjourner dans une institution où elle est doit guérir grâce aux services du docteur Kik. De services en services, les conditions d’enfermement changent et ses camarades de chambrée également. En écrivant ce petit pitch, je me rends compte des similitudes entre cette fosse aux serpents et l’histoire du personnage de Winona Ryder dans Une Vie Volée. On retrouve donc une écrivaine qui comme dans le film de Mangold raconte sa propre histoire par des monologues en voix off. Les hauts et les bas de la condition de Virginia sont symbolisés par ses changements de bâtiments. Un coup elle gagne de la liberté, un coup elle en perd en passant du service numéro 10 au service numéro 33. Il s’agit donc de gravir les échelons. En bas, tout en bas, c’est la fosse où elle croit voir des animaux grouillant dans le chaos. Au delà de cette histoire personnelle adaptée de ce qui serait l’autobiographie de Mary Jane Ward, c’est aussi un regard sur l’évolution des pratiques psychiatriques. Si l’électrochoc est alors encore une méthode acceptable, le bon docteur Kik propose d’aller chercher le mal à sa source. Et ainsi, le suspens du film repose sur la cause des troubles de Virginia. On pourra regretter une interprétation qu’on aurait aimé plus impliquée (on aime penser à Elizabeth Taylor en 1958 pour Soudain l’été Dernier). En revanche, la vraie réussite est la mise en scène à la fois pleine de drôlerie et de trouvailles visuelles. La traduction à l’écran des angoisses de Virginia est absolument excellente. On pourra reprocher quelques longueurs et quelques répétitions mais l’ensemble se suit avec plaisir et on se laisse embarquer dans cette histoire une fois qu’on commence à assembler quelques pièces du puzzle.