La french
- L’histoire
Un juge des mineurs qui lutte contre l’heroine , cette drogue qui devaste la jeunesse marseillaise , est nommé juge du grand banditisme . Il declare alors la guerre a Zampa , LE parrain de la ville phocéenne. Un film à l’issue tragique, que l’on comprend à l’avance puisqu’il il s’agit en effet de la véritable histoire de la lutte entre le juge Pierre Michel (assassiné en 1981) et Gaëtan Zampa, mafieux marseillais.
- Mes coups de cœur des films
Une superbe entrée en matière avec la première scène, qui annonce la couleur. J’ai été conquis par la première demi-heure du film qui suit cette scène première. On découvre l’univers pourri du Traffic d’héro marseillais. Le film mélange fiction et images d’archives : des vrais extraits des journaux de 20 heures et des conférences de presse des hommes politiques au sujet des règlements de compte. Ce que j’ai beaucoup apprécié !
Une scène m’a particulièrement séduit : cette terrible scène où Zampa oblige un de ses hommes à sniffer l’ensemble de son stock d’héro en lui expliquant que dans son village napolitain, les pères obligeaient les ados à boire une bouteille entière de vin pour les punir lorsqu’ils buvaient un verre en cachette. Cette scène a quelque chose de grand, de fort.
Déception macabre, peut-on dire. Déception en tout cas de quelqu’un qui voulait du sang et qui n’en a pas eu : je dois le dire, le film est sanglant, avec de nombreuses scènes de règlement de compte, très réalistes. Mais la scène sanglante que j’attendais, m’a déçu :
Je parle de l’assassinat du juge Michel : la scène est trop rapide. Pour moi, on n’est pas préparé qu’elle arrive directement au moment où on ne l’attend pas. Je m’attendais à quelque chose que l’on voit venir, un sinistre fin que l’on attend depuis la première minute.
Le film devrait tourner un peu autour de la mort du juge, puisqu’on sait d’avance qu’on finira par être confronté à cette scène.
De manière générale ma déception vient du long passage qui montre la chute du juge Michel:
Le juge se retrouve seul contre tous, sa femme le quitte quelque temps pour aller vivre chez une copine, il est destitué de son poste de juge du grand banditisme… chute brutale et, de surcroit, qui n’est pas final puisqu’il reprend la main sur l’affaire zampa et sa femme revient. Ces 15 minutes sont inutiles et déstabilisent le fil du film. J’aurai préféré une chute finale, sans espoir.
J’ai été intrigué par deux détails du film, que j’ai associé directement à des anachronismes. J’ai vérifié et il s’agit bien de petites erreurs, peu importantes mais que j’ai eu envie de souligner :
La première erreur se retrouve dans le discours d’adieu d’un des hommes de la police , qui , est muté à paris , : « tout le monde sait que ce que je déteste , ce sont les taxis , la pluie et le PSG » cette phrase fait alors éclater de rire les autres policiers. Moi aussi d’ailleurs mais pour une autre raison particulière :
Nous sommes en 1975, le PSG n’est en 1ère division que depuis une petite année. La rivalité entre le PSG et l’OM n’a débuté qu’à la fin des années 90 avec la complicité de Canal + et de Bernard tapie. Cette phrase, un peu cliché du marseillais haïssant le club parisien, n’est pas possible en 1975. Dommage.
La deuxième erreur, je n’ai pas réussi à la confirmer ni à l’infirmer mais je suis prêt à parier qu’il s’agit bien d’une :
Lorsque Zampa ouvre une discothèque pour couvrir son trafic d’héro et, aussi un peu, combler sa femme, il engage un disc-jockey. Lors de la première soirée d’ouverture, une femme s’avance sur l’estrade avec un micro (sans fil) et dit à peu près :
« Bonsoir et bienvenue à la plus grande discothèque d’Europe, un tonnerre d’applaudissement pour le DJ ! ». Là pour moi ça a coincé : la manière de se comporter de la présentatrice rappelait celle des émissions tv des années 2000 et j’ai eu un doute sur l’emploi de l’expression dj à l’aube des années 80. Encore une fois, rien d’important mais cela m’a gêné.
Le plus dur pour ce film, c’était de ne pas tomber dans le western .Avec deux personnages forts, un parrain de la drogue surpuissant et un juge près à tout pour le faire tomber, on risquait de tomber dans un combat de cow boy. Il y a des moments où c’est plutôt pari réussi : on obtient, grâce au jeu épuré et percutant de Lellouche et de Dujardin, des personnages réalistes, plutôt touchants peu exagérés. mais il y a des moments dans le film où , le scenario est obligé d’intégrer des faces a faces entre les deux moins réalistes et un peu plus « western » , je pense notamment au passage où un garçon sert un verre au juge Michel en lui disant « de la part de monsieur zampa , il a dit que vous en aurez bien besoin » et que l’on voit au loin Zampa partir en voiture , saluant de dos le juge. Je suis moins sensible à ces face à faces dans les films qui se veulent réalistes.
Conclusion :
Un assez bon film que j’ai apprécié pour son côté esthétique son portrait de Zampa et de Michel, et son portrait sombre de la ville de Marseille . Le tout créée un bon thriller historique. Quelques petits détails que j’ai développés dans les parties précédentes m’ont obligé à ne mettre que la note de 7.
C’est un film à voir quand on est fan de Dujardin ou de Lellouche , quand on est marseillais , quand on aime les films sur l’histoire de la pègre , quand on est consommateur d’héro (je blague) ..