La Garçonnière par BlueKey
Petit bijou du septième art que cette Garçonnière signée Billy Wilder. En 1960, avec une vingtaine d'oeuvres derrière lui, s'étant essayé tant dans la comédie que dans le film noir, le réalisateur nous livre un chef d'oeuvre de perfection, au ton doux-amer très particulier et au scénario d'une rare finesse.
Brillant observateur de la société, Wilder dépeint ici les travers du travail, de la hiérarchie et de l'opportunisme, le tout avec une légèreté pleine d'éclat. Le film se dote également de personnages complexes, imparfaits - c'est une constante chez Wilder (n'oublions pas que "personne n'est parfait !" conclue Certains l'aiment chaud) - ce qui fait basculer la comédie loufoque et enlevée vers le drame poignant. Ce jeu entre les humeurs, cette capacité de passer des rires aux larmes, nous donnent une vision de ce qu'est la vie, tout simplement. Il retranscrit parfaitement les sentiments d'un homme inquiet de ne pas réussir la sienne, en ayant perdu son temps au bureau, à prêter son appartement pour ses supérieurs qui dégottent des maîtresses. Les scènes de confrontations à la mort sont d'ailleurs nombreuses pour une apparente comédie romantique, entre celle où Baxter, devant sa télévision, passe d'un film morbide à un autre, ou bien les réferences au suicicde. Derrière son étiquette de comédie, La Garçonnière est donc un film très profond, touchant, porté par les acteurs géniaux ("actor-wise"!) qui en composent l'affiche : Jack Lemmon, Shirley MacLaine, tous deux irresistibles, et un autre habitué de Billy Wilder, l'excellent Fred McMurray.