Cette comédie de moeurs est ainsi faite qu'Isabelle Adjani, dont le talent est déjà évident, semble incarner la jeune fille des années 70, comme Sophie Marceau pourrait incarner celle des années 80. "La gifle" et "La boum", du même Claude Pinoteau, sont d'ailleurs des films construits sur le même mode, où l'on suit l'existence quotidienne de l'adolescente parallèlement à celle des parents jusqu'au moment éminent de la gifle ou de la boum, c'est-à-dire de la crise. Invariables querelles de générations provoquées par le désir d'émancipation et les problèmes généraux de l'adolescence.
Pour ce qui concerne "La gifle", dont on se souvient surtout parce qu'elle est donnée par Lino Ventura, le conflit entre Isabelle et son père (amusant dans un contre-emploi d'intellectuel) ne dépasse malheureusement pas le cadre de la psychologie courante familiale et sentimentale. Des personnages trop lisses et la fantaisie du film maintiennent le scénario de Pinoteau et Dabadie dans le superficiel. Le metteur en scène, s'il témoigne assez justement des turpitudes de l'adolescence, contribue aussi à l'édification de ses lieux communs.