Bienvenue à Sète, commune du Languedoc-Roussillon, petite Venise avec son canal royal, où son port de pêche et les activités maritimes permettent à cette ville de prospérer dans le domaine. La France peut être fier de cette ville ayant vu naître Georges Brassens. Marine Lepen peut-être fière de cette belle ville française attaché aux traditions ! Mais y a comme un hic, cette charmante cité serait d'après Abdellatif Kechiche composée de 80% de maghrébins.
Alors non ! La Graine et le Mulet ne représente pas directement, le résultat d'un âne et d'une jument, ni d'une graine en rapport avec son alimentation. Ici, ceci représente la cuisine. Le mulet étant un poisson très courant en méditerranée, et la graine étant le grain de semoule. La bouffe, chez les musulmans c'est sacré. Un moyen de rester proche de sa famille en regroupant chaque membre afin de partager un copieux repas, qui est souvent un couscous.
Plus belle l'Omri
Un arabe qui travaille au noir pour un blanc, en réparant des bateaux orangés par la rouille, qui devient vert en se faisant virer. C'est l'histoire d'un homme, d'un émigré et de ses remises en questions suite à ce licenciement, faut-il retourner au bled ou rester avec sa famille sans travail ? Et s'il tentait quelque chose d'extraordinaire pour son âge ? Le scénario n'a absolument rien d’aguicheur et semble parfaitement inintéressant, et le déroulement ainsi que les péripéties n'ont rien de très folichons, ch'te jure ! Mais La Graine et le Mulet, c'est avant tout un film d'acteurs. Les interprètes sont débordants de sincérités et semblent si convaincants, qu'on oublie presque que c'est un film. On assiste à un débat normal sur les couches pour un enfant de 2 ans, mais surtout à des repas, et ce fameux couscous polémique, qui en aura dégoûté plus d'un au vu de la longueur de la scène. Mais quelle 'beauté' ces bouches qui engloutissent tout ça goulûment, comme après six jours de ramadans, et ses doigts imbibés de sauce et de semoules. Y a pas à dire, c'est un peu crade, mais tout est dans le réalisme, c'est la vie au cinéma.
Kechiche-Kebab ou Le Grand Restaurant
Ouvrir un restaurant sur un bateau de fortune, mais quelle idée. Kechiche met en scène Slimane et Rym, sa fille adoptive, dans la vie quotidienne, et en particulier de cette recherche de financement où ils seront confrontés à des barrières bien connu de tous. La situation précaire de ces immigrés est mis en avant, et rajoute un peu de piment dans ce scénario au départ bien fade. Puis, bien sûr derrière ces longues scènes, on est subjugué, on ne fait qu'un avec ces gens, le temps passe plus vite qu'il n'y parait. Il y a aussi du bon malgré ces difficultés, les amis sont là, parlent dans le dos pour dire quelques conneries, mais il sont là. Sincérité débordante. On regrettera tout de même quelques facilités sur ce restaurant, mais il y a tellement de moments forts dans cette oeuvre.
Inceste à Mobylette
Avec ces nombreux voyages en mobylette, qu'il soit seul, accompagné, ou... derrière avec cette ultime scène perturbante, on peut dire qu'il a voyagé le Slimane et tout autant dans sa tête. Il a réfléchis, et très longtemps, et pour lui, rien n'est plus important que la famille. Foyer si sincère, si chaleureux et à la fois déconcertants avec leur problèmes. Famille composé d'acteurs formidables, en particulier Hafsia Herzi ayant obtenu le César du Meilleur Espoir Féminin. Quelle performance, mais quel talent, où elle délivra une mémorable danse sexy, où elle joue à merveille de ses fesses et de son généreux ventre, sans oublier son audacieuse poitrine... A côté de ça, son jeu d'effrontée avec ce discours crû mais pragmatique avec sa mère est tout simplement grandiose.
La vérité, ce film est inintéressant. Sur le Coran, il plaira qu'à une poignée de cinéphiles adeptes du cinéma d'auteur au rythme lent et aux longues scènes, walla le reste va s'en battre les pois chiches. Personnellement j'encourage à voir ce film, et Inch Allah, j'espère que vous allez kiffer.
Kechiche arrive à rendre un quotidien tout ce qu'il y a de plus banal, en un grand film captivant. Y a pas à dire, ils sont forts ces arabes.