Le film réalisé par Michael Crichton est tiré de son propre roman lui-même inspiré d'un évènement réel. Comme je ne connais pas le roman, je vais me contenter de parler du film.
L'action se passe en 1855 alors que les empires britanniques et français se sont lancés dans une guerre en Crimée pour soutenir les turcs contre l'expansionnisme russe. Tiens, ça me rappelle quelque chose … Déjà, à cette époque …
Mais, rassurons-nous, le sujet du film ne concerne que l'argent britannique destiné à financer cette guerre (peu populaire) que convoite Edward Pierce, un aristocrate. Enfin, quelqu'un, un escroc peut-être ? qui se donne des allures d'aristocrate. A moins que, tout simplement, il ne s'agisse que d'un écossais qui a eu envie de jouer un bon tour à la (riche) couronne d'Angleterre.
Ben justement, c'est Sean Connery, le perpétuel activiste écossais, qui s'y colle.
Le film met un peu de temps à se mettre en place mais il faut comprendre qu'il n'y a encore jamais eu d'attaque d'un train et donc on est un peu dans l'innovation. Edward Pierce s'adjoint les services d'un spécialiste de l'ouverture des coffres-forts, Robert Agar, superbement interprété par Donald Sutherland. Le gang ainsi formé reste sous le contrôle d'une délicieuse et impertinente Lesley-Ann Down que je connais peu (vu sa filmographie, j'ai pourtant déjà dû la croiser sans la remarquer).
La tonalité enjouée du film et de la musique qui l'accompagne se retrouve dans les dialogues et dans le jeu des acteurs. L'action est assez enlevée et le film baigne dans un certain second degré permanent. Comme par exemple cette élégante scène où, après s'être introduit dans la famille d'un riche banquier, Sean Connery entame un dialogue à double langage sexuel avec l'épouse avant carrément de draguer la fille.
Les décors et les costumes sont bien typiques de l'Angleterre victorienne à l'image de l'esprit de haute satisfaction de tout le monde face aux prouesses de la science qu'on retrouve dans la belle mécanique du train et de la confiance inébranlable dans la puissance de l'empire britannique.
Le clou du spectacle, qui est l'attaque du train proprement dite, est très bien mis en scène et comporte même quelques éléments de suspense. Il semblerait que les cascades sur le toit du train aient été assurées par Sean Connery lui-même.
Au final, le film de Crichton porte une certaine élégance à laquelle contribuent les deux acteurs phares Sean Connery, sarcastique, et Donald Sutherland, truculent. Le ton vif, primesautier et parfaitement immoral fait qu'on ressort de ce film convaincu mais amusé.