En 1979, Michael Crichton adapte son roman sorti quatre ans auparavant à l'écran. Le récit, inspiré de faits réels, tourne autour du vol d'une cargaison d'or à destination des soldats combattant en Crimée par Edward Pierce, membre de la haute société britannique mais également voleur à ses heures perdues. Celui ci se fera aider dans sa quête par Agar, pickpocket, ainsi que par sa maîtresse Miriam.
On le sait, les adaptations de romans sont difficiles à réaliser. Trop souvent, le film doit changer la trame de l'histoire afin de satisfaire aux exigences du grand écran. Et lorsqu'un cinéaste tente de rester fidèle au produit originel, le résultat est rarement à la hauteur. Crichton choisit de ne pas prendre de risques en adaptant lui même son roman, jusqu'à en écrire le scénario.
Deux soucis se posent alors. Tout d'abord, il faut reconnaître que l'histoire, aussi bien écrite soit elle, ne passe pas vraiment dans un film de une heure et demie. Le récit est bien trop conventionnel, et le scénario qui en découle est bien trop linéaire. Les quelques rebondissements ne parviennent pas à lui apporter de souffle, et c'est sans grande surprise que l'on suit ce plan se dérouler sans accroc. Le second problème que pose cette adaptation vient du fait que Crichton, bien que bon romancier, n'a pas la carrure d'un metteur en scène. Sa réalisation est sans grande imagination, plutôt plate, et parfois un peu lourde dans ses effets. Témoin le plan ponctuant chaque vol réussi, franchement inutile et plutôt désuet. Pour un peu, on s'attendrait presque à voir Passe Partout apparaître pour donner le décompte des clés.
Dommage, car, si l'on passe outre ces défauts, La Grande attaque du train se laisse voir sans déplaisir. Sean Connery et Donald Sutherland sont plutôt crédibles dans leurs rôles de cambrioleurs so british incapables de se départir de leur flegme. La composition de Jerry Goldsmith rythme bien le film, et l'ambiance de l'Angleterre d'époque est très bien restituée à l'écran.
Un honnête divertissement donc, qui se laisse regarder mais ne laissera pas un souvenir impérissable, pâtissant d'une réalisation franchement faiblarde et d'un scénario sans surprises.