La grande aventure LEGO, on aurait pu craindre que ce soit juste une pub géante pour le géant des briques à construire. Il n'en est rien. C'est un rêve de geek, où l'imagination est sans limites. Ici, nous avons l'histoire d'Emett Brickowski, un citoyen ordinaire de Bricksburg, menant sa petite vie tranquille de citoyen sous la bienveillance de Lord Business qui se charge d'apporter bien être et félicité à la populace... Jusqu'à ce qu'il tombe lors d'un chantier sur une brique sacrée. Une brique convoitée justement par Lord Business, qui lance ses sbires aux trousses d'Emett, qui entre-temps apprend qu'il est le Spécial, celui qui, selon une ancienne prophétie, sera capable d'arrêter une arme destructrice...
Certes, le sujet de départ est déjà vu et revu plein de fois, un homme ordinaire qui devient au yeux de certains quelqu'un d'extraordinaire, c'est pas comme si c'était de l'inédit. Mais le sujet est admirablement traité. Peu à peu le film devient une critique de la société de consommation, de la consommation à outrance et de l'abrutissement de la population, réduite à suivre une vie bien codifiée ( « suivre les instructions »), mais surtout, incapable de penser par elle-même. La construction de mondes alternatifs devient donc une menace pour ceux qui veulent imposer un ordre donné.
Mais la grande aventure Lego, c'est aussi et surtout une aventure survitaminée, menée tambour battant à un rythme d'enfer, sans temps mort. On ne s'ennuie jamais, et la construction de la mise en scène alterne moments de calme et scènes d'action survoltées. Le tout reste lisible et c'est bourré d'humour. Ceci grâce à une galerie de personnages tous plus perchés les uns que les autres, entre un Batman arrogant, un capitaine pirate dans un mécha, une licorne tarée ( perso j’ai eu un faible pour Bon flic/Méchant flic), des caméos et plein de références à la culture geek et cinématographique, sans compter les répliques qui font souvent mouche, qui rendent le tout hilarant.
Niveau réalisation les deux réalisateurs respectent à la lettre les codes graphiques de la firme, c'est très joli, et les différents mondes ont chacun leur identité.C'est également très bien animé et on voit le travail colossal que ça a du demander étant donné que le film a été réalisé en stop-motion.
Certains y verront une pub qui vaut le prix d'un ticket cinéma. Personnellement ce n'est pas mon cas. Alors oui la démarche marketing de la chose est évidente, mais j'ai vu surtout une œuvre parfaitement dans l'esprit des jouets. Un monde où tout est possible, tout se construit/ se déconstruit, au gré de l'imaginaire du créateur des mondes. L'imagination. Voilà un autre point fort du film. Et nous, on suit avec plaisir cette aventure au pays des jouets en brique. Une très bonne surprise pour le cinéma d'animation, les adultes y verront les références et leurs propres interprétations du métrage, et les enfants s'amuseront également comme des fous. Quoi, vous n'êtes pas déjà dans la salle la plus proche de chez vous, là ?