Ma première incursion dans l’univers de Paolo Sorrentino. Je dois avouer que je suis allé au cinéma un peu à reculons, n’ayant vu aucune bande annonce du film et n’ayant donc qu’un a priori du style « je sens que ça va être hyper pointu et lent, et en plus ça dure 2h20 ». Les 10 premières minutes m’ont tout de suite fait comprendre que ce film allait être autre chose que ce que j’imaginais.

Cette ouverture (c'est-à-dire les deux scènes avant l’apparition même du titre) est clairement la meilleure que j’ai vue cette année. Des plans sur des chœurs et sur un groupe de touristes japonais qui visite Rome dont un décède soudainement de manière improbable contraste avec la soirée d’anniversaire sur musique techno menée tambour battant chez le protagoniste principal du film.

Jep, (anti) héros, est connu par tous comme un écrivain mais n’a écrit qu’un seul livre dans sa jeunesse. Depuis il mène une vie de débauche enchainant fête sur fête. On le découvre le jour de ses 65 ans et c’est à partir de ce moment qu’il va découvrir à quel point la vie qu’il a mené jusqu’alors n’est qu’un grand vide.

Chaque plan est une merveille. Que ce soit une girafe perdue au milieu du colisée, une peinture réalisée par une ado déchainée, une visite nocturne d’un palais romain ou une religieuse de 104 ans qui grimpe à genoux l’escalier saint, tout est beau. Beau mais vide de sens. C’est alors que la vie devient mécanique comme cette description des règles à respecter lors d’un enterrement. La vie devient morte. La seule lueur d’espoir étant un amour vécu il y a plus de 45 ans mais qui ne s’est finalement pas concrétisé.

« Nos petits trains sont les meilleurs d’Italie, ils ne vont nulle part »


« Bla bla bla … »

Créée

le 25 mai 2013

Critique lue 1.3K fois

10 j'aime

1 commentaire

yhi

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

10
1

D'autres avis sur La grande bellezza

La grande bellezza
Sergent_Pepper
7

Le tourbillon de la vanité

Le prologue du film est on ne peut plus programmatique. En mouvement constant, il explore dans toute la latéralité possible une place et les gens qui s’y croisent, avant qu’un micro événement – la...

le 2 juil. 2013

71 j'aime

La grande bellezza
guyness
5

Fortement, à Rome, attisé

En fêtes, tu es un garçon plutôt triste Au fond, quoi de plus lugubre qu’une fête ? Attention, je ne parle pas d’un soirée improvisée entre pote ou une bonne bouffe en nombreuse compagnie. Encore...

le 17 nov. 2013

63 j'aime

10

La grande bellezza
Arlaim
9

La Grande Beauté perdue dans le Néant

En 1960, La dolce vita libère l'imaginaire de Fellini et lui ouvre les portes de l'onirisme et de la psychanalyse. En effet, pour la toute première fois, il raconte et dépeint généreusement un monde...

le 23 janv. 2014

55 j'aime

Du même critique

L'Étrange couleur des larmes de ton corps
yhi
9

Une proposition d'interprétation

J’ai vu ce film pour la première fois au mois de janvier lors du festival des maudits films à Grenoble. Je me suis totalement laissé happé par la mise en scène et n’ai donc pas pu m’accrocher...

Par

le 16 mars 2014

29 j'aime

9

Voyage of Time - Au fil de la vie
yhi
8

Critique de Voyage of Time - Au fil de la vie par yhi

Dans The tree of life, bouleversée lorsqu'elle apprend la mort de son enfant, la mère jouée par Jessica Chastain en venait à s'interroger sur l'existence d'une puissance supérieure qui aurait pu lui...

Par

le 5 mai 2017

20 j'aime

6

Insaisissables
yhi
7

Le principe d'Eisenberg

Insaisissables, le film que j’attendais tant de cet été. Pourquoi ? Bien tout simplement parce que je suis moi-même magicien, et cinéphile qui plus est, donc aucun thème ne pourrait me ravir plus que...

Par

le 9 août 2013

19 j'aime

10