Ce film, c'est l'exact récit de la vacuité d'une vie. Jep Gambardella a 65 ans. Autrefois il se rêvait écrivain, mais ça c'était avant. Devenu journaliste, roi de la vie mondaine nocturne, sa vie est faite de femmes nues, de conversations vaines et d'extravagances luxueuses. Au milieu de cela l’entourent parfois une naine endormie, une girafe qui disparaît, un cardinal amateur de cuisine, une religieuse mangeant des racines, la fille d'un patron de bordel ou encore un homme nu recouvert de peinture rouge. C'est l'été sur Rome et tout ce petit monde s'oublie dans les pas de danses agitées. Jusqu'à ce que Jep apprenne la mort de la femme qui fut son unique fiancée durant sa jeunesse... A ce moment là que on découvre un nouveau thème redondant du film : le temps qui passe et la vieillesse. Que faudrait-il alors faire avant la mort pour estimer avoir réussi sa vie ? C'est dans cette quête de l'impossible que semble être parti notre ami...

Les plans semblent être une vraie déclaration d'amour envers la capitale et la mise en scène est saisissante et effectivement d'une grande beauté comme on s'y attendait déjà avec le titre du film. Et en émane un tel contraste entre les corps nus s'agitant sur de la musique électronique et la spiritualité des statues, des chants liturgiques en toile de fond ou des voiles noirs portés par un groupe de religieuses... Une cohabitation entre le sacré et le profane ne cesse de s'exercer. Pendant que la religieuse centenaire monte à genoux la Santa Scala, de jolies femmes courts vêtues dans des robes à paillettes sniffent de la cocaïne.

Mais comment vous raconter véritablement l'histoire ? c'est ici que cela se complique. Ne vous attendez pas à un film méticuleux et scénarisé. Attendez vous juste à être envoutés.
Lucie_Rose_Pass
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le 28 mars 2014

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