Eleanor est un film curieux, de facture médiocre et précipitée, mais une perle quand même. Je n'aime plus guère critiquer l'art pour le dit de chercher la petite bête, mais la première partie est vraiment lourde, voire brouillon et peu claire – et pour cause, le monteur a dû s'improviser scénariste pour faire le tri dans les rushs, car aucun script n'avait été écrit. Si je choisis de m'exprimer dessus, c'est que le film cache une des courses-poursuites les plus palpitantes que j'ai pu voir, et qui tient en fait la plus grande partie du film.
J'ai toujours préféré les années 70 et 80 en la matière, les poursuites en voiture ayant adopté, dans les décennies suivantes, un rythme de montage effréné que je trouve particulièrement illisible. Ici, on voit tout ou presque, et on est aux premières loges pour profiter de la passion de Halicki pour les cascades les plus osées. Dommage que ce classique doive souffrir de grosses tares qui nous donnent l'impression que rien n'importait sinon de démolir des voitures et de faire un film entier basé sur une course-poursuite.