Placer un film sous l'égide de Laurel & Hardy est assez risqué : on incite le spectateur à s'attendre à un spectacle burlesque survolté... ce qui ne sera qu'en partie le cas.
Alors oui, les ingrédients sont là : gags à répétition dès la première demi-heure (les réussites critiques de Curtis montrées en parallèle des échecs cartoonesques de l'excellent duo Lemmon/Falk), jeux de baffes, mimiques outrées, oubli momentané de la gravité, explosions en délire, poursuites improbables, voitures qui se démantibulent, cascades élastiques, jeux de substitutions de personnages, bagarres géantes dans un saloon, bataille gargantuesque de tartes à la crème aux couleurs cartoonesques...
Oui mais : tout cela est bien trop long, souffre d'un certain manque de rythme et surtout de répétitions forcenées ! A force de vouloir montrer à tout prix en parallèle le chevalier blanc et sa némésis, le film s'embourbe un peu dans un cycle de boucles qui aurait gagné à être allégé. Et les acteurs ont beau être piquants et cabotiner de toutes leurs forces (Natalie Wood est un véritable délice, en féministe sexy aux tenues adorables), les machines ont beau révéler des trésors dignes de l'âge d'or du cartoon... on finit par se lasser, un peu, des redites de gags et de l'éternelle rengaine d'une rivalité pourtant bien posée dès le premier quart d'heure.
Il y avait pourtant là un véritable culot, à vouloir rendre hommage au slapstick des années 20 et aux cartoons, à une ère où gadgets et course dépaysante rimaient surtout avec la silhouette naissante d'un James Bond...