Est-il encore nécessaire de présenter "La Grande Vadrouille", resté pendant près de 30 ans le films le plus vu en salles en France ? Et bien oui, car il y a encore et toujours des irréductibles qui ne l'ont jamais vu, malgré ses innombrables rediffusions...
Nous sommes donc à Paris, en 1942. Un bombardier britannique survolant malencontreusement la ville est abattu. L'équipage saute en parachute, et se fera aider par des Français pris au dépourvu, dont un peintre en bâtiment gentillet, et un chef d'orchestre colérique et imbu de lui-même.
Passons sur la représentation très idéaliste de la France sous l'Occupation (un résistant sommeille en chacun, aucune trace de la collaboration...), car "La Grande Vadrouille" n'a pas l'intention d'être un portrait historique. Le film échappe également au comique troupier lambda ou à la farce gauloise, genre qui seront à la mode dans les années 70.
Non, il s'agit "simplement" d'une comédie de caractères itinérante pendant la Guerre, mais qui fonctionne à merveille, dans la légèreté malgré la gravité de l'époque. L'humour exploitant l'occupation permettant d'imposer sans mal des "méchants" face à nos héros. Et il mêle répliques très amusantes, situations très bien trouvées, et bien sûr le tandem Bourvil / de Funès.
En utilisant le style radicalement opposé des deux acteurs (bonhommie et sympathie de Bourvil en Français moyen, nervosité et gestuelle de de Funès), Oury livre bon nombre de situations désopilantes, et de scènes aussi réussies qu'ambitieuses. C'est bien simple, presque tous leurs échanges sont devenus cultes, à raison !
"La Grande Vadrouille" fait donc clairement partie d'une époque cinéma populaire pouvait rimer avec grande qualité.