La mari d'une famille modeste travaille comme employé dans une banque mais, avec sa femme, ses enfants et sa parents dans la même maison, il a clairement du mal à finir les mois. C'est alors que son épouse se propose de travailler elle aussi, en tant que représentante, et cette décision ne sera pas sans conséquences sur l'équilibre familial.
Avec La grande ville, je découvre enfin le cinéma de Satyajit Ray, adulé par des réalisateurs comme Akira Kurosawa ou Martin Scorsese, et dont la surprise est de taille, car c'est vraiment magnifique. D'ailleurs, c'est un drame qui aurait très bien pu être réalisé au Japon, par Yasujiro Ozu, car nous sommes constamment à hauteur humaine. Et là, c'est quasiment une révolution, car oui, la femme peut travailler, et par la-même, s'émanciper. Ce qui choque non seulement son mari mais son beau-père, pour qui sa place en gros est de rester à la maison à s'occuper des enfants. Mais par son geste de libération, c'est aussi une nouvelle ère qui s'ouvre, à l'échelle de cette famille conservatrice, et c'est tellement bien joué par Madhabi Mukherjee, qui confère à son personnage une grande humanité, voire une dignité dont elle saura faire preuve à la fin du film. Du coup, son mari, joué par Anil Chatterjee, parait un peu plus en retrait, mais il est comme vexé que sa femme travaille aussi, jusqu'à un renversement des valeurs où c'est elle qui va tenir le ménage, chose impensable pour lui.
Le film est est chouia trop long, 2h15, mais La grande ville est indubitablement une belle leçon de courage où la Femme prend les choses en main, et avec quelle force ! Ce qui rend d'autant plus forte cette histoire, et permet de commencer mon cycle Satyajit Ray de la plus belle des façons.