Un petit noir bien serré, s'il vous plaît...

La griffe du passé, enfin, pendez-moi haut et court, enfin, Out of the past pour faire plus simple est un des jolis fleurons du genre Film Noir.


En fait, c’est tellement un archétype du Film Noir, avec son détective en voix off, le héros qui essaie de refaire sa vie à la cambrousse dans un garage, la fille vénéneuse, le puissant homme d’affaire pervers, les villes en chaleur et les demoiselles qui n’en sont pas loin que c’est à deux doigts de sombrer dans la caricature. Vous voyez, un peu comme les délires de Calvin quand il est abandonné trop longtemps par un Hobbes probablement en mode séchoir et qui se laisse aller à rêver de flasque vide et de calibres pleins.


Faut dire, on a James Cain qui bosse sur le scénario, c’est un peu sa marque de fabrique, j’imagine que ça doit finir par en agacer plus d’un surtout que bon, c’est du Tourneur, on est plus dans la série B nerveuse que dans le Bogart prestigieux…


Mais heureusement, le casting de choc sauve le film de la noyade brumeuse, ce qui ne sera d’ailleurs pas le cas de l’horrible remake 80’s qui prouvera par l’absurde que l’histoire passe tout près de la catastrophe…


Ici, Robert Mitchum, moins à l’aise au Mexique que dans Ca commence à Vera Cruz mais toujours impérial dans ce genre de rôle, rien à redire… Face à lui, Jane Greer est une femme fatale tout ce qu’il y a de fatale, ça tombe bien, c’est le but… Le retors est joué par Un Kirk Douglas qui débute ou presque mais qui est déjà à l’aise comme un vieux de la vieille… Autour d’eux, tout le monde est parfait, forcément, à part un petit sourd muet pénible dont on voyait la tronche de sale morveux un peu partout à l’époque…


On se promène sur la corde raide du début à la fin, c’est toujours pratique pour se pendre, et miraculeusement le film conserve sa délicieuse atmosphère moite sans trop perdre de la vigueur sur une fin un peu moins aboutie… Un film à réserver aux amateurs du genre, tant les autres risquent la déception devant une histoire alambiquée sans plus de raison et une surabondance de tous les clichés possibles et imaginables dans cette discipline.

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le 17 mai 2013

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Torpenn

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