Star Wars, premier du nom, monument du cinéma, est le chef d’œuvre d’une vie, celle de George Lucas, et on comprend aisément pourquoi. Le film aura traversé les époques sans perdre de sa sublime. L’histoire est toujours aussi épique, l’aventure efficace, et l’univers d’une richesse incroyable.
Ce qui nous frappe en premier lieu c’est l’immense inventivité du réalisateur, avec des trouvailles visuelles et techniques dans presque toutes les scènes. Il semble que rien ne soit laissé au hasard, et qu’un soin méticuleux ait été apporté à chaque détail, comme c’était déjà le cas avec son premier film, « THX 1138 ».
On aura bien du mal, en revanche, à trouver une comparaison avec son deuxième film, « American Graffiti », tant et si bien qu’on se demande s’il s’agit vraiment du même homme à la réalisation. Fort heureusement, de mon point de vue, George Lucas à trouver son filon, celui de la science-fiction mélangée au fantastique (ou a la fantasy plus justement), un peu comme si Tolkien avait mangé du Ridley Scott.
L’Histoire, qui me paraissait si compliquée lorsque je visionnais le film enfant, est en réalité plutôt simple du moment où l’on prend la peine de lire l’introduction. Les Rebelles ont volé les plans de l’Étoile de la mort à l’Empire. L’Empire met en œuvre tous les moyens pour les récupérer. Une intrigue qui nous permet de prendre la température avec quelques personnages des plus emblématiques de la série, comme le fameux Dark Vador, qui soit dit en passant n’est pas si spectaculaire qu’il y parait.
Les effets spéciaux ne sont plus d’actualité, bien que certaines scènes aient été retouchées (fort heureusement). Toutefois, la magie visuelle de l’œuvre opère toujours, avec une aura bien à elle. L’action est trés satisfaisante excepté deux scènes que j’ai trouvé grotesques et longues. La première est celle du duel entre Obi-Wan et Dark Vador. C’est vrai qu’en comparaison aux duels à venir dans la série, celle-ci fait malheureusement pâle figure, et pire que tout, on n’y croit pas une seule seconde. Enfin, la bataille spatiale à la surface de l’étoile de la mort est interminable. Les mêmes plans sont répétés inlassablement, et cela manque d’intensité. À part ça, je dois dire que j’ai adoré tout le reste.
Mark Hamill est devenu une légende grâce à son rôle de Luke Skywalker, mais, même s’il est dans le ton, on ne peut pas dire qu’il fasse des prouesses. Harisson Ford (Han Solo) n’est pas plus convaincant, il donne même le sentiment de ne pas croire au potentiel de ce film, et de jouer au rabais. Carrie Fisher (Leia), en revanche, est remarquable dans son rôle de femme forte et indépendante. Peter Cushing (Grand Moff Tarkin) est un méchant efficace, qui malheureusement se voit voler la vedette par David Prowse, un Dark Vador qui peine à inquiéter le spectateur dans ce premier film, mais dont l'apparence se suffit désormais à elle-même. Alec Guiness (Obi-Wan) joue le vieux sage Jedi, dans un rôle qui ne connait pas encore toute sa profondeur, ce qui se ressent à l’écran. L’homme manque cruellement de charisme. Tous les rôles entièrement costumés, comme les robots, sont le point fort de l'oeuvre, ils sont le clou du spectacle, et sont véritablement une nouveauté dans le cinéma. Je crois aussi qu’ils ont largement contribué au succès de la saga.
La musique, les décors, les effets sonores, sont autant de secteurs qui ont eux aussi contribué à la réussite de la série, et on découvre leurs qualités dès ce premier film.
Malgré quelques défauts, que l’on doit avant tout à l’époque, on retiendra surtout les efforts et le sens du détail de la production. Incontestablement, on pourra dire de Geroge Lucas qu’il est un passionné et surtout un perfectionniste. L’œuvre parle d’elle-même, même cinquante ans plus tard.