Un film touchant qui m’a rappelé les livres de la Bibliothèque Rose, une sorte de mix entre Sans Famille, Le Club des cinq et Les Disparus de Saint-Agil. Une œuvre très rétro, on dit vintage aujourd’hui, qui sent un peu la naphtaline et le vieux placard, rappelez-vous, le meuble défraichi, au vernis délavé, là-bas, tout au fond de la classe, celui qui servait de bibliothèque pour les élèves en apprentissage de lecture. Le papier, légèrement jauni, avait une odeur étrange, presque enivrante, le parfum de l’aventure, comme un relent de sous-bois mystérieux, comme le souffle iodé du grand large où vogue le vaisseau pirate, comme l’odeur de la vaste plaine où campe la tribu indienne.
Pour garder la recette gagnante de son adaptation de La Guerre des boutons, Yann Samuell s’entoure d’un solide casting en respectant la tradition du cinéma français des années trente qui veut que les seconds rôles soient les piliers du film. Alex Lutz, François Damiens, Ahmed Sylla, Didier Bourdon et Isabelle Carré font de belles et savoureuses apparitions, trop courtes à mon goût. C’est du côté du casting des enfants que le bât blesse, leur jeu n’est pas fluide, c’est très scolaire comme diction, trop dirigé peut-être, ou pas assez, difficile à dire.
Une mise en scène soignée, bien qu’un peu trop sage, au service d’une histoire adaptée d’une BD à succès. Côté scénario c’est quasiment clé en main, le cadre et la caractérisation des personnages étant prêts à l’emploi. Le message pacifiste passe bien l’écran, la guerre est une belle connerie, c’est toujours et encore d’actualité malheureusement.
On ne peut pas mettre en doute les bonnes intentions de ce spectacle familial, un brin daté, un poil mélo, limite gentillet, peuplé d’adultes haut en couleurs et d’enfants abandonnés. Sympathique.