Michael Douglas est à Kathleen Turner ce que le désherbant est à une magnifique fleur. Il la tue.
La guerre des Rose retrace la vie d'un couple, de sa naissance à sa mort. Les débuts sont idylliques et heureux, les premiers accrochages interviennent, les différents deviennent irréconciliables, et la rupture, inévitable.
Je ne sais pas si le réalisateur a fait en sorte de nous faire prendre parti pour un des deux époux, mais incontestablement, je suis du côté de Kathleen Turner. Je suis vraiment choqué par ce qu'elle endure dans son mariage. Oliver Rose est un vrai con. Et ça tombe bien, Michael Douglas a la tête de l'emploi. Tous ces petits rien, ces réflexions et attitudes qu'il a envers sa femme m'insupportent. Elle travaille dans un restaurant, rapporte de quoi vivre alors qu'il est encore à l'université. Après avoir travaillé le jour de noel, elle veut juste mettre une étoile en haut du sapin et se fait critiquer par son mari. Plus tard, ils reçoivent à diner les patrons du mari et alors qu'elle raconte une histoire à table, se fait rembarrer par Oliver.
J'ai vraiment de la peine pour elle. On dirait que personne ne la prend au sérieux. De Vito évoque la difficulté pour elle de redécorer la maison, car elle avait grandi dans une maison ou on buvait dans des verres à moutarde. La pauvre a eu le malheur de demander à son mari si elle pouvait travailler. Et elle s'est entendu reprocher le fait d'avoir acheté une nouvelle voiture, avec son propre argent. Sois belle et tais toi.
Comment alors ne pas être agacé par l'autre, son rire, sa façon de manger. Le fait de n'avoir aucune considération pour son projet professionnel. Alors la colère est sous jacente, elle ne dort plus et menace d'exploser. Cela commence par de l'électroménager. Et le mari ne comprends toujours pas.
Le divorce est inévitable. La guerre est déclarée. Elle a finalement réussi à devenir indépendante, forte et refuse désormais de se soumettre. Sa seule volonté est de récupérer la maison. Cette maison représente tout son travail, tout son investissement. Elle va devoir se battre et enfin s'affirmer. Elle ne sera plus cette femme qui se fait regarder de travers parce qu'elle veut mettre une étoile au sommet du sapin.
Chacun a décidé de rien céder. Cela va passer par les pires crasses. Et cette scène absolument terrible ou Oliver scie les talons des chaussures de Barbara. Quelle terrible représentation d'une sorte de castration féminine. Comme s'il voulait anéantir sa féminité, l'anéantir elle. Je ne sais pas si ce qu'il supporte le moins, c'est qu'elle ne l'aime plus ou qu'elle n'ait pas besoin de lui.
Au final, même s'il continue de l'aimer au fond de lui, ses sentiments à elle sont définitivement éteints. Le drame en définitive, c'est d'aimer quelqu'un sans prendre soin d'elle, de manquer de considération, et de respect.