La Habanera par Alligator
dec 2010:
La récente vision de "Paramatta" avait été quelque peu douloureuse. Je craignais le pire sans aller jusqu'à maudire ma femme qui avait emprunté le diptyque à la médiathèque. La prestation de Zara Léander m'avait considérablement traumatisé.
Sur ce film son personnage est un peu plus vivant mais l'actrice ne peut s'empêcher de faire des manières par moments. Moins pénible cependant que sur "Paramatta", elle n'en devient pas pour autant plaisante ici.
Le film de Douglas Sirk me parait moins bien filmé que "Paramatta" qui était riche en discours sous-entendu, par l'image. Certes, les personnages sont encore enfermés, les ombres des persiennes grillagent leur avenir. Certes, la présence de cages d'oiseaux continuent de nous rappeler que le thème de l'aliénation est central sur ce film. Mais le reste semble moins percutant, la mise en scène moins efficace.
L'histoire rappelle bien plus "Les piliers de la société". La morale de l'histoire est à peu près la même : l'anti-héros creuse sa propre tombe.
La lourde insistance sur la nostalgie nationaliste ainsi que l'espèce de racisme anti-portoricain m'ont de plus assez vite fatigué. Le personnage de Zara Léander s'il est moins geignard et éteint que celui de "Paramatta" n'en demeure pas moins tête à claques, étroite d'esprit et incohérente. Finalement, on ne sait plus qui est le plus à plaindre du mari ou de l'épouse.
En plus, les comédiens qui entourent Léander ne sont pas vraiment époustouflants. Au final, je me suis aussi bien ennuyé que sur "Paramatta", avec le net avantage tout de même de ne pas avoir subi ici l'envie irrépressible de m'enfoncer des tisons ardents jusqu'aux tympans afin d'échapper à une musique pleurnicharde et des interprètes qui chantent faux. A voir au moins pour entendre une fois dans sa vie un flamenco en allemand.
Tssss, la période allemande de Douglas Sirk m'aura complétement échappé.