Je venais tout juste de terminer ma critique de Yatterman quand je me suis rendu compte avec stupeur que je n'avais encore écrit aucune critique de films Français. Pourtant la France est plutôt productive mais malheureusement complètement désorganisée, à l'inverse d'Hollywood. Les films sont soit financés par les Allemands, par les Belges, bien-évidemment par la France elle-même mais viennent aussi s'intercaler des productions européennes financées par Europacorp (comme Le Transporteur ou Taxi), à tel point que l'on se retrouve un peu paumé dans tout ça, se demandant quel producteur sera venu mettre son nez (comprenez « tout foutre en l'air ») dans la réalisation.
Cependant on a vu de nombreuses fois des productions se montrer surprenantes, notamment dans le cinéma d'horreur/épouvante, comme Calvaire ou Frontière(s). C'est donc avec un plaisir non dissimulé que j'ai décidé de regarder La Horde, et autant vous le dire tout de suite j'ai immédiatement accroché.
Niveau pitch tout le monde sera d'accord, c'est du pompage de tout ce que l'on a déjà pu voir auparavant, tous les classiques du zombies-survival y passant, comme Zombie de George Romero ou encore 28 Jours plus tard de Danny Boyle, le tout étant amplement mixé avec Assaut de John Carpenter.
Le film démarre sur des chapeaux de roues, une bande de flics organisant leur vendetta pour venger la mort d'un de leur collègues assassiné par un gang de banlieue. Foirade totale, certains se faisant buter d'entrée de jeu, avant de se réveiller et s'en prendre à quiconque étant encore vivant. Conscients du danger les flics et les membres du gang feront, comme on pouvait s'y attendre, une alliance — fragile — dans le but de s'en sortir.
Malgré un manque évident de finesse et d'imagination le film sait pourtant trouver son rythme et intéresser son public, enchaînant les gunfights et bastons particulièrement efficaces. Le gore n'en est pas non plus en reste et n'a rien à envier aux films du même genre et contentera les amateurs de dégustations live de viande fraîche. Notons aussi une bonne dose d'humour grave débile de la part d'un des résidents de l'immeuble, vétéran de la guerre d'Indochine, complètement allumé, raciste, armé jusqu'aux dents et à la gâchette très facile. Les réalisateurs, Yannick Dahan et Benjamin Rocher, réussissent également l'exploit de nous faire aimer certains membres du gang en dévoilant quelques-unes de leurs facettes, nous donnant autant envie qu'ils s'en sortent que les flics.
Sans vous révéler la fin je peux vous dire d'avance que certains pesteront et d'autres non, mais je préférerait plutôt vous laisser seul juge.
Mention spéciale pour Jo Prestia, multiple champion du monde de boxe thaï, qui en profite ici pour nous montrer ses talents en se frittant mano a mano avec des zombies dans des combats particulièrement joussifs.