Pour ceux qui cherchent une expérience d’horreur intense et méconnue pour Halloween, La Horde de Yannick Dahan et Benjamin Rocher est un choix tout trouvé, souvent éclipsé dans le genre zombie.
Ce film français, avec une esthétique brute et une atmosphère oppressante, se situe à mi-chemin entre le thriller policier et le film d’horreur post-apocalyptique. Il mêle des éléments classiques de l’horreur à la française, mais avec un clin d’œil aux productions d'action américaines, rappelant des titres comme Assault on Precinct 13 pour ses confrontations claustrophobiques et son cadre désolé.
La force de La Horde réside dans son dynamisme frénétique.
Dès les premières minutes, il happe le spectateur avec une tension palpable, introduisant rapidement des personnages issus de deux mondes diamétralement opposés – des policiers cherchant à venger un de leurs partenaires et un groupe de gangsters sans pitié. Mais lorsque les zombies font leur apparition, les frontières s'effacent, et chacun est poussé à repousser ses propres limites. Le film joue sur cette tension entre survie et violence pure, chaque affrontement avec les zombies devenant plus brutal que le précédent, sans aucune complaisance pour ses personnages.
Mêler une apocalypse zombie dans un cadre avec une grosse tension déjà installé c'est un véritable vent d'air frais!
Malgré un scénario simple, le film se démarque par ses choix artistiques et son ambiance unique. J'aimerai souligner l’efficacité de ses scènes de combat chorégraphiées et sa capacité à nous faire ressentir l'urgence et l'impuissance des personnages piégés dans cette tour sinistre. Les réalisateurs utilisent une palette de couleurs sombres et des plans serrés pour renforcer la claustrophobie, et chaque niveau de la tour apparaît comme un nouvel enfer à conquérir.
Le film réussit ainsi à créer un sentiment d’isolement et d’urgence, que beaucoup de productions de zombies, même plus récentes, peinent parfois à capturer.
Ce qui fait de La Horde une recommandation originale pour Halloween, c'est qu'il a une brutalité frontale et sans compromis, doublée d’un réalisme qui peut rappeler la violence urbaine.
Ici, les zombies ne sont pas de simples figurants ; ils sont des forces de destruction et semblent parfois incarner les peurs et les tensions sociales contemporaines. Pourtant, même face à ce désespoir, le film glisse des touches d’humour noir, notamment à travers des personnages comme René, qui allègent brièvement l’atmosphère avant de replonger le spectateur dans l’horreur.
Attention les clichés, il y en a qui pourraient vous crispé en 2024, ce qui est dommage, car la proposition reste très correct.
Ce n’est peut-être pas un film qui révolutionne le genre ou qui cherche à plaire à tous. La Horde est au contraire un film qui prend des risques, assumant ses choix et ses imperfections. C’est un bel effort de cinéma de genre français, qui malgré ses quelques faiblesses narratives et ses personnages parfois peu développés, parvient à se distinguer par son intensité et son style, et se révèle parfait pour une soirée Halloween un peu hors des sentiers battus.