Gamin il m'avait déjà fait très forte impression avec ses nombreuses fusillades dynamiques, sa violence froide peu coutumière des westerns à l'américaine et ses personnages ultra badass.
Aujourd'hui je prends conscience en plus de la dimension cinématographiquement qualitative de ce western crépusculaire, sauvage et profondément désespéré.
Une fois n'est pas coutume chez Peckinpah, les personnages sont à la fois bons et mauvais, les relations sont viriles et sincères, l'ambiance est nostalgique, presque mélancolique. « La horde sauvage », quatrième film de son réalisateur est plus qu'un western d'action ultra violent, c'est presque une chronique de la fin du Far West, ce que les commentateurs appelleront « la mort du Grand Ouest ».
Le film peut s'analyser comme une ode funèbre, un requiem pour cette époque si fascinante.
On y suit des cow-boys « à l'ancienne » qui vont prendre conscience du temps qui passe, vont voir le monde évoluer sous leurs yeux.
Le progrès technologique illustre bien ce propos comme en témoignent la scène où les protagonistes découvrent les premières voitures ou celle des militaires mexicains testant péniblement une mitrailleuse.
Agrémenté d'humour, de gouaille, d'un peu de machisme propre au genre et à l'époque, Peckinpah offre un spectacle exceptionnel, sans temps morts, très bien dialogué, techniquement maîtrisé et porté par d'excellents acteurs.
Un très bon mélange entre le classique américain et la folie italienne. L'oeuvre la plus culte, la plus réussie et peut-être, si l'on arrive à voir par delà la violence, la plus sensible de son réalisateur.