2009, déjà…
Un film courageux qui actait la défaite de l’école républicaine, une réponse à l’échec vécu dans la joie et la démagogie de « Entre les murs » sorti l’année précédente.
La journée de la jupe a soulevé des craintes liées au fonctionnement de l’Education Nationale où domine la lâcheté souhaitant étouffer les problèmes rencontrés.
Violence des jeunes, racisme normalisé, intolérance, perte de l’autorité de l’enseignant, seul à incarner les valeurs qui ne trouvent plus aucun écho dans la société, échec de l’école « ascenseur social » dont le personnage incarné par Isabelle Adjani est issu, et pas seulement le personnage, écroulement en fait d’une civilisation qui se doit de mourir discrètement, sans faire de vagues.
Seulement, il reste des enseignants courageux et qui refusent de jouer le jeu des ennemis du savoir en souriant. Ils se révoltent et le film montre comment ce prof arrive à retourner la violence que la société impose à travers ses jeunes, pour la plupart issus de l’immigration et refusant les règles de la République. Elle prend l’arme du jeune dealer, son « élève », et dans un acte désespéré cherchera à expliquer par la force cette culture et ces valeurs qui sont celles de la France. Elle cherchera à imposer ce qui est rejeté au lieu d’accepter et de faire semblant comme on lui a toujours dit de faire. Elle refuse de céder aux pressions sociales déjà présentes en 2009 et qui n’ont cessé de s’amplifier, cherchant à donner une image angélique du « vivre ensemble », cherchant à dissimuler cette abdication de l’autorité qui prend les fausses couleurs hypocrites de la « protection » des jeunes, des minorités raciales, ethniques ou sociales.
Aujourd’hui, le 16 octobre 2020, c’est les profs qu’on tue par refus de ces valeurs.