Véritable génie des effets spéciaux, avant-gardiste de première et touche-à-tout scénaristique, Robert Zemeckis a écumé les toiles avec plusieurs films tous aussi différents que visuellement époustouflants : de sa trilogie de Retour vers le futur au mélange dessin-animé/prises de vues réelles avec Qui veut la peau de Roger Rabbit en passant par les images d'archives intégrées dans Forrest Gump, il s'est attelé dès 2004 à la fameuse motion-capture avec Le Pôle Express... Il continue donc trois an plus tard et adapte la légende nordique de Beowulf à travers une magnifique épopée, bien ancrée dans le genre cinématographique de l'heroic-fantasy viking comme dans les années 80 (Conan le Barbare, Legend, Willow...).
L'interprétation numérisée est exemplaire avec un Ray Winstone méconnaissable, les effets numériques sont bluffant de réalisme et la musique d'Alan Silvestri sublime chaque image. Ajoutant ce qu'il faut de réalisme comprenant effets gore à grincer des dents et érotisme soft, le film possède bien sûr des scènes d'action d'anthologie et un scénario magnifiquement bien écrit (entre autre par Roger Avary). Zemeckis complète son long-métrage avec un peu d'humour noir, des cadrages vertigineux à couper le souffle et une histoire passionnante, complète et travaillée, ne manquant pas de souligner le côté humain de chaque protagoniste.
On regrettera cependant un horrible lifting sur Angelina Jolie, chose qui la dénaturalise complètement. Ceci dit, outre ce léger défaut détail, le long-métrage ne souffre qu'aucun temps mort, d'une réalisation exemplaire et, surtout, d'un scénario majestueux, complet et résolument épique, du début fracassant à son long épilogue aussi cohérent que bouleversant. Ainsi, La Légende de Beowulf est une indéniable réelle réussite, un chef-d'œuvre sublime dont on ne sort qu'abasourdi.