Au XVIIe siècle, un soldat qui vit dans le déshonneur de la guerre perdue va apprendre à se connaitre, pour devenir en fin de compte le fameux Miyamoto Musashi.
C'est un personnage récurrent dans la culture japonaise, avec pas mal de films à la clef, mais Hiroshi Inagaki va créer une trilogie sur ses aventures, et ici, sur sa transformation en quelque sorte, de chien fou à l'accès à la sagesse, avec ce que cela comporte comme perte, notamment l'amour. C'est également l'occasion de voir cette collaboration avec Toshiro Mifune, qui se poursuivra là aussi sur plusieurs films, et la transformation dans la maturité est étonnante, à la suite d'épreuves.
Même si ça peut faire penser à du Kurosawa, la noirceur en moins, c'est techniquement splendide, sans doute un des premiers films japonais en couleur, et aussi une très belle gestion de l'espace dans un pays rural. Peut-être que cela manque d'une force narrative, car il s'agit en fin de compte d'une initiation, à la dure, jusqu'à voir Mifune attaché à un arbre et se débattant de manière énergique, mais ça n'est pas du Zatoichi par exemple pour les combats.
En tout cas, le film est très intéressant, plastiquement irréprochable, et cela donne clairement envie de voir la suite.
Pour l'anecdote, après Rashomon qui a fait découvrir le Japon dans le reste du monde concernant le cinéma, La légende de Musashi a décroché en son temps l'Oscar du meilleur film étranger, c'est dire la réputation.