"Un jour je mourrai dans un pays inconnu.
Dans ce pays où je finirai ma vie
Il n'y aura personne pour pleurer ma mort.
Il n'y aura que les cigales
pour faire mon oraison funèbre".
C'est la chanson qui accompagne la classique scène de fin montrant Zatoichi partant vers l'horizon, seul. Elle fixe bien l'humeur de ce film.
La saga des "Zatoichi" atteint une sorte de rythme de croisière. Les scènes d'action sont de plus en plus léchées, encore qu'il y ait de petites imperfections. L'adresse de Zatoichi, sa résistance physique sont presque surnaturelles.
Le film se passe dans un village, cette fois pas d'errance. Zatoichi tue deux brigands avant d'entrer dans un village, où un gentil docteur l'héberge. Mais arrive en ville une troupe de sept brigands qui a un coup de génie : se cacher chez l'officier de l'ordre du coin, un pleutre qui se résout à utiliser leur force pour affirmer son autorité dans le village. Mais parmi cette troupe de brigands se trouve un gars potable, perdu au milieu de ces salauds.
Les scènes d'action sont nombreuses ici. Pas de dés, mais parmi les tours de force de Z. : couper la roue d'une charrette en deux, démanteler un escalier d'un simple revers, couper une bougie et garder le bout allumé sur sa lame, arrêter un couteau avec l'étui de sa canne-épée...
Les méchants sont vraiment méchants (ils veulent tuer des bébés, ne cessent de jouer des mauvais tours à Z.) ; seuls deux ont un début de rédemption (beau parallèle entre la fille du docteur et la femme des brigands, d'ailleurs fort belle). Le massacre de la fin est un peu too much (pas l'outrance d'un John Woo, mais ça fait quand même beaucoup de morts...).
L'histoire compte au fond moins ici que le personnage principal, toujours magnifiquement campé par Katsu, avec ce mélange si subtil d'hédonisme, d'amertume, de méfiance, de bonne volonté. D'amertume, surtout.