Sugata Sanshirô c'est un conte simple, efficace, une traditionnelle quête initiatique façon trilogie Musashi de Inagaki : le chemin vers la sagesse d'un jeune fougueux, qui doit apprendre à dompter la violence et même l'amour pour parcourir la Voie de l'Humain.
Dans ce premier film entièrement dirigé par Kurosawa, ce dernier montre déjà les prémices de sa future maîtrise du mouvement dans la composition et la mise en scène : respiration des foules au rythme de l'action, vent et ombres des nuages déchaînés dans les hautes herbes, tout le plan bouge et vit chez Akira.
La narration semble parfois coupée au sécateur rouillé, la révélation dans l'eau stagnante paraît un peu rapide, la censure y est probablement pour quelque chose. Mais l'intention fait malgré tout son chemin et l'histoire, simple et frontale, se suit agréablement jusqu'à ce magistral combat à mort.