On a affaire en quelque sorte à l'extension fictionnelle d'une légende toscane se perpétuant. Son prolongement (chapitre 2), ne se nourrit pas de la même source vernaculaire, il est imaginé selon des sources puisées à l'autre bout du monde (hypothétiques émigrés italiens homonymes signalés dans les archives administratives argentines, traditions onas /selknam...), pour former un ensemble cosmopolite. C'est donc à partir d'une autre subjectivité que la légende se prolonge, contant l'errance mystique d'un paria exilé en Terre de feu. Cette géométrie narrative, mentale, vertigineuse, métaphysique n'est pas sans évoquer Borgès. Mais cette complexité apparait peu dans le film lui-même, et relève selon moi davantage du travail préparatoire présidant à la rédaction du scénario. Dommage car la pensée qu'elle convoque est passionnante. Hâte de découvrir leur prochain film !
6,5