A l'heure du second tour des élections présidentielles (mais ne nous leurrons pas, ce contexte revient revient régulièrement, la preuve), "la légion noire", pur produit de la Warner des années 30 (pas de star, Humphrey Bogart la connaîtra 6/7 ans plus tard, un film d'une durée de moins de 90mn), mérite son visionnage plus pour ses qualités historico-socio-humanistes que cinématographiques; en effet, l'introduction du film (Bogart, ouvrier, se fait souffler le poste de contremaître qu'il convoitait au profit d'un autre issu d'une immigration récente) nous laisse assez facilement deviner l'intrigue (Bogart adhère à la Légion noire, sorte de groupuscule fasciste) et ses rebondissements, hormis la fin qui ne laisse pas toute la place au happy end.
Toutefois, "La légion noire", comme beaucoup d'autres films de la Warner de l'époque, s'intéresse aux "petites gens", ces hommes et ces femmes qui, voisins ou non, se donnent la main, font preuve de partage et de hauteur de vue/de vie et redonnent ses lettres de noblesse au Peuple. La fin du film, très yankee, montre aussi combien les américains sont attachés à leur Constitution à l'heure, on est en 1936, où certains pouvaient être tentés par un communautarisme fasciste; bref, pas passionnant mais salutaire !