Premier film de Manoel de Oliveira que je découvre, et qui ne me donne ni envie de fuir en courant ni de me jeter comme un mort de faim sur la filmographie du Monsieur. Il faut dire que cette façon de jouer « à la Bresson » est une idée vraiment très bizarre (euphémisme), surtout lorsque l'on cherche à exprimer un sentiment aussi fort et contradictoire que celui de l'amour. Alors pour être sobre, ça, c'est sobre! Pas d'excès, pas de fautes de goût : cette deuxième adaptation de « La Princesse de Clèves » (après avoir mis près de 40 ans à réaliser une nouvelle version, voilà que le cinéma français en sortira deux en à peine six mois!) ne ressemble en rien à celle imaginée par Zulawski. Mais quelques scènes clés sont ratées (encore cette putain d'interprétation « Bressonienne! »), le rythme trop lent pour capter notre attention en continu et certains plans interminables font que cette version moderne ne séduit pas réellement. Reste néanmoins quelques vrais moments de cinéma (beau personnage que celui de l'amie religieuse), une Chiara Mastroianni physiquement idéale, deux belles scènes de concert (enfin un peu d'énergie!) et une contextualisation plutôt convaincante : ce n'est pas énorme, mais il faudra s'en contenter... Pas une purge donc, mais vraiment pas un triomphe.