Oh, un contrepied à James Bond. Un film d'espionnage bien coincé dans son époque qui préfère se baser sur le texte que sur l'action, sur la sériosité que sur l'autodérision BCBG, et sur un script compliqué à l'extrême sans nécessité aucune. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ramé à ce point ; pour être parfaitement honnête, je n'ai rien compris. Les noms de code virevoltent au rythme d'une gigue globe-trottante insoutenable, et les langues suivent à peine le rythme avec la gestion outrancière qui leur échoit, à savoir le semi-doublage à la slave (doubleur en voix off) à qui les personnages substituent rapidement la langue anglaise pour ne pas plonger le spectateur dans la confusion.
Mais il y a un problème : le spectateur ne comprend déjà plus rien de toute manière, et cette petite attention ne fera que l'enrager un peu plus contre cet ersatz de film d'espionnage alimenté comme un avion en plein vol par les clichés qui faisaient les choux gras d'Hollywood en ce temps où Von Sydow se mettait au cinéma anglophone : les espions, tout le monde sait que ce sont des gens qui vivent une vie dangereuse, où le meurtre et la trahison sont présents à chaque coin de rue !
Bref, il n'y a pas grand chose à retirer de cette œuvre qui fait peu vaillamment passer la petite Helsinki pour une grande Moscou et où les tentatives de mises en abyme se résument à ensevelir les protagonistes sous une paperasse bavarde et soporifique.
Quantième Art