[De mémoire]
Toutes les ambitions d'Eisenstein sont ici presque réalisées. Montage polyphonique articulant sensation, sentiment et pensée dans une palette plus large que pour les films muets précédents. Le sujet : la collectivisation, abstrait au possible est incarnée par Marfa. L'idée abstraite, l'enquête documentée passées au crible de l'écrémeuse deviennent une source de fiction et sensations rythmées phénoménales. Poésie des tracteurs accrochés, humour du mariage de la vache, beauté anthropologique des visages (il semble presque impossible de retrouver les mêmes aujourd'hui, même dans les campagnes russes tant ils semblent avoir l'histoire et leur milieu inscrit dans les pores). Une dizaine d'images (pas au sens de photos mais au sens de souvenirs) peuvent rester graver dans la mémoire pendant des années tant leur force poétique est ramassée, "écrémée" si l'on peut dire.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films muets
Créée
le 10 sept. 2015
Critique lue 437 fois
3 j'aime
D'autres avis sur La Ligne générale
Pour son quatrième film, Sergei Eisenstein braque sa caméra sur un pauvre village russe où les paysans sont exploités comme des bêtes par les riches koulaks (les propriétaires de grandes fermes). Peu...
le 4 avr. 2015
30 j'aime
6
Le cinéma de Sergueï Eisenstein ne m'aura jamais paru autant proche de celui de Mikhaïl Kalatozov que dans La Ligne générale. Dans la logique de l'œuvre de propagande, dans le registre de...
Par
le 16 janv. 2018
10 j'aime
Faire la critique d'un film de propagande est toujours un exercice difficile. Que doit-on privilégier ? Les qualités techniques de l’œuvre ? L'implication que l'on ressent dans le récit ? Ou le...
Par
le 25 févr. 2015
4 j'aime
1
Du même critique
Revu récemment le 6 juillet 2011 sur écran d'ordinateur mais surtout le 18 et le 20 mai 2014, en salle. Toute la grandeur du film ne m'est apparue d'ailleurs que sur grand écran... en projection...
Par
le 12 sept. 2015
12 j'aime
Film masculin au possible, proche de la grossièreté souvent et pourtant porté par la grâce du jeu... Cavalier réussit un pari unique, celui d'une collaboration étroite avec ses acteurs qui, si mes...
Par
le 2 oct. 2015
11 j'aime
La vraie comédie est-elle évangélique ? C'est ce que semble prouver (ou vouloir montrer) le Fils de Joseph. En quoi ? En résistant à l'appel du meurtre, du règlement de compte. Comment ? Au lieu de...
Par
le 8 mars 2016
10 j'aime
1
