Je n'ai pas compris où ce film voulait m'amener. J'ai juste l'impression de ressortir d'un clip promotionnel pour des vacances dans le pacifique ou pour la guerre. Alors je vois bien que le film essaie de conjuguer violence et poésie. Mais pour moi il réussie maladroitement l'un tout en ratant complètement l'autre.
J'ai finalement le gout d'une profonde arnaque. Tout est excessivement poseur, de la musique lourdingue omniprésente aux plans de photographe à la National Geographic. C'est très beau en effet, mais quid de la mise en scène ? Des effets de cadrage, de mouvement de caméra ? Eh bien c'est très basique. Alors évidemment il y a quelques jolis plans notamment lorsqu'il s'agit des gros plans mais pris dans son ensemble c'est très moyen... et ça dure 2h40 ! Où est le cinéma ? C'est extrêmement surfait. Je ne comprend pas son absence de grâce et de poésie, les plans contemplatifs sont très paresseux avec la voix-off de l'acteur qui se posent les questions existentielles dignes d'un collégien. J'ai récemment vu La 317e section avec on va dire les mêmes environnements et dont la mise en scène est extrêmement sobre. On avait pas besoin de voix-off grandiloquente sur la vie pour s'attacher aux personnages. Lâche-moi la grappe avec tes introspections balourdes et apporte moi de la poésie dans la mise en scène. Tout cela entrecoupé d'analepses avec son (ex)-femme qui sont tout aussi lourd (avec des ralentis, surcoupés dans tous les sens bien entendu).
Ceci dit les scènes de combat sont assez sympathiques.


Pour finir, je ne mettrais pas non plus le film à la poubelle, c'est dans l'ensemble correct si on vire les réflexions bateaux et la musique omniprésente (qui d'ailleurs est reprise dans une pub de merde pour les assurances je viens de remarquer). Cependant si j'ai l'air particulièrement exigeant c'est bien parce que c'est ridicule et superficiel comparé à un L'Enfance d'Ivan, à un Quand passent les Cigognes ou encore à un La Condition de l'homme qui tous les trois avaient beaucoup moins de moyens mais parvenaient à travailler leur mise en scène.

Vanbach
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le 7 mai 2020

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