Ce film américain est une longue réflexion sur la guerre. L’histoire se déroule pendant la bataille de Guadalcanal dans le Pacifique en 1942 qui oppose les Américains aux Japonais. Une guerre de territoire absurde qui se déroule au milieu d’un peuple pacifique.
Comme tous les films de guerre tirés de véritables faits historiques, La Ligne Rouge m’a beaucoup impressionné. J’ai beaucoup aimé sa philosophie ambiguë sur le thème de la fragilité de l’existence, toutes ses séquences qui alternent entre le calme et la violence. J’ai aimé les voix off des personnages qui parlent tous d’une seule et même âme. Très poétique et dans un même temps, terriblement réaliste, le film nous remplit aussi parfois d’horreur, notamment avec le comportement inhumain du Lieutenant Colonel. Sa détermination fait froid dans le dos.
Il y a certains aspects du film que j’ai moins aimé. Le fait qu’aucun personnage ne se distingue véritablement dans un premier rôle, même si la description de chacun d’entre eux et très intimiste et précise. Les plans contemplatifs, qui allongent le film sur un format beaucoup trop long, ont fini par m’ennuyer, si bien que j’ai dû visionner le film en deux fois, car je m’endormais. J’ai aussi eu un gros passage à vide lors du dénouement. Les paysages sont paradisiaques, on ne peut jamais l’oublier, car le film nous projette tous le temps des panoramas, ce qui plombe le rythme. Le montage ne m’a pas convaincu. Le résultat manque d’harmonie, d’énergie, et surtout, de fil rouge.
Les acteurs sont tous superbes. Avec ce film j’ai découvert Jim Caviezel que j’ai trouvé magnifique. J’ai été un peu moins convaincu par la prestation de Sean Penn, qui m’a laissé tout à fait indifférent. Adrien Brody aurait gagné à bénéficier d’une meilleure exposition.
Je ne connaissais pas Terrence Malick et je découvre avec ce film un réalisateur avec une vision précise de son art. J’aime bien ce genre de cinéma, qui aborde avec philosophie le fond du problème. Je trouve qu’il y a vraiment du génie dans cette production, dans sa forme et dans son idée de base. L’œuvre déborde d’intentions. Pourtant, j’ai eu le sentiment qu’il manquait un peu de liant à l’ensemble. J’aurais aimé une plus grande relation avec le scénario. Le film se distingue beaucoup trop par sa lenteur, et ses séquences contemplatives.
J’ai aimé ce chef d’œuvre, qui se démarque des films du genre, mais il ne m’a pas tout à fait convaincu.