Et là, quelle lumière reste t-il ?
Des hommes sont envoyés au bout du monde pour y vivre leurs derniers instants.
La ligne rouge est cette extrême limite entre le vivant et le mort, cette étroite ligne qui sépare la lumière du néant. Le dernier pas, le dernier regard, la dernière inspiration d’air avant l’obscurité.
A cet ultime et suprême instant, que pensons-nous ? Sauver sa peau, donner sa vie pour son pays ? Pensons-nous à notre femme qui, de l’autre côté du monde, s’attend à nous voir revenir sain et sauf ? Aux décorations pour bravoure ?
Qu’est-ce que le courage ? Existe-t-il réellement, ou n’est ce qu’un concept pour décorer le réel ? Nous croyons en le juste, en la bonté ou la vérité ; ces conceptions humaines ont elle une quelconque existence réelle ? Ou ne servent-elle qu’à donner le change ? Car nous sommes tels ces plantes et ces arbres, tels la poussière, nous retournons à la poussière quand la lumière de la vie s’éteint en nous.
Ne reste de notre existence que la mémoire que portent en eux nos camarades rescapés. C’est dans leurs souvenirs que notre vie persiste.