Du très bon pour tellement de mauvais
Résumons l'histoire: la bataille de Guadalcanal. Les Américains font la guerre aux Japonnais. Que dire de plus ? Il y a sans doute un message caché dans ce film, mais je n'ai manifestement pas su le saisir.
Dommage, car il y a du très bon. La photo est superbe, 75% des plans sont de véritables tableaux, vivants ou natures mortes. Un travail d'artiste qui vaut la peine d'être vu. La succession de ces plans, également, est intéressante. Pas toujours attendus, parfois elliptiques, souvent une anecdote qui sait donner encore plus du relief à des scènes d'une beauté à couper le souffle.
Il y a le rapport à la nature, étouffante, omniprésente. Cette sensation qu'elle referme ses griffes sur les hommes pour ne plus leur permettre de sortir de l'horreur dans laquelle l'histoire les a plongés. Surprenante, quand elle surgit en pleine bataille. Façon de replacer l'homme dans son élément naturel au moment où il commet les plus atroces barbaries. Façon de montrer, sûrement, que la vie, en dehors des hommes, peut bien continuer.
Il y a les scènes de batailles. Prenantes, vivantes, déchirantes. Superbement réalisées.
Mais malheureusement, il y a le reste. A savoir un manque de rythme qui en vient à étouffer tous les bons côtés. J'apprécie pourtant en général les scènes décalées, les prises de distance, voire les lenteurs quand on peut y déceler une signification, une utilité. Mais là. Pourquoi ? Pourquoi ? D'autant que le film est long, long, très long. Trop long. Il faut attendre une heure pour qu'il se passe quelque chose, puis on doit subir une autre heure après qu'il se soit passé quelque chose. Je viens de finir de regarder, mais je ne me souvient même plus de la fin. Je ne sais même pas s'il y avait une fin, tant les minutes semblent engluées et ne pas vouloir s'écouler.
Mais le pire, le pire, sont sans doute les pseudo réflexions métaphysiques des soldats en voix off. "Ça ferait quoi d'être mort ?" "Pourquoi la vie ?" "Pourquoi un oiseau qui meurt ne représente qu'une souffrance aux yeux d'un homme ?" "Pourquoi le soleil se lève le matin ? " "Pourquoi je ne suis pas en train de faire un scrabble ?" "Pourquoi ci ? "Pourquoi ça ?". Le tout prononcé sur un ton d'illuminé qui a trouvé LA VOIX. Franchement, ça ne donne pas du tout envie de sa taper une expérience new age un jour. Tant mieux remarquez. Après, je me demande surtout pourquoi j'ai l'impression qu'un attardé mental s'est introduit dans le studio au moment du montage pour parler dans le micro et que le réalisateur c'est dit que c'était sans doute du pur génie et qu'il fallait le laisser.
C'est bien dommage derrière que la beauté des images le reste ne suive pas.