La Llorona par constancepillerault

C'est un film qui traite son sujet de façon tout à fait particulière. En effet, après un début 100 % réaliste (le procès , les premières manifestations devant le domicile du général) le film mêle à ce réalisme une dose d'onirisme et de fantastique, utilisant le mythe de la Llorona, une femme fantôme qui pleure ses enfants . La mise en scène crée une atmosphère oppressante, pas seulement par le récit à proprement parler ou les images, mais aussi par l'utilisation du son.
On ne sait parfois pas trop s'il s'agit des fantasmes ou cauchemars des personnages (notamment le général et son épouse, qui semblent perdre pied peu à peu) ou s'il y a réellement une part fantastique, ce "réalisme magique" où les morts côtoient les vivants et/ou les visitent, comme dans le colombien Los Silencios (dans un esprit toutefois différent ). Ca en déroutera certains, mais le film mérite vraiment qu'on fasse un effort, malgré quelques lenteurs (d'autant plus que tout s'explique dans les scènes finales).
Cet aspect fantastique n'empêche pas le film de traiter le versant politique : le génocide envers les Mayas et l'impunité des responsables.
La chanson sur le thème de la Llorona qui accompagne le générique de fin est très belle, très prenante.
NB Le film a été élaboré avec l'aide de Rigoberta Menchu (prix Nobel de la Paix 1992) (elle est remerciée lors du générique de fin) . On l'aperçoit, en figurante, dans la scène du procès .