Ce film de Teruo Ishii est une anthologie de trois histoires ayant pour lieux communs les Yakuzas (à l'ère Edo, Meiji, puis dans le Japon des années 1960) ... et la torture. Ça participe à toute une série de films réalisés à la même époque par le réalisateur, où il ressort une certaine fascination pour la violence, mais dans ce qu'elle peut avoir de plus horrible.
Pour faire simple, les histoires tournent autour de vols, d'adultère, et si il y a bien une chose avec laquelle on ne doit pas déconner vis-à-vis des Yakuzas, c'est bien ça, et sans tourner autour du pot, on peut dire que ceux qui enfreignent ces règles le paient très cher.
Les histoires ne sont pas liées, mais on peut être écœuré devant cette orgie (c'est le mot) de sang qui gicle à l'écran ; je ne compte plus les mains ou doigts amputés, les yeux crevés, les cicatrices, les humiliations à base d'urine... tout cela au nom du code d'honneur Yakuza. Sans oublier l'histoire se passant dans les années 1960, la plus longue des trois, où là, c'est aussi joyeux que la noyade par serviette, des gens se faisant trainer en voiture (voire hélico), visage brûle au briquet, type concassé dans une voiture (garanti pour faire de la place) ou alors une femme et son amant coulés dans du béton qu'on jette dans la baie.
Personnellement, ça allait si loin qu'à un moment donné, j'ai préféré en rire, car on sent une escalade dans la violence, dans les meurtres, que d'ailleurs, le générique donne déjà le ton.
Mais malgré ça, le film est une bonne découverte, car Teruo Ishii sait exploiter ses décors, où on sent que beaucoup d'entre eux sont des studios, et il a beaucoup de comédiens de talents, dont le fameux Bunta Sugawara, héros de la première histoire. Quelque part, si on a déjà vu des films de Kinji Fukasaku, on est en territoire connu, avec cette plongée fascinante, mais à ne pas mettre devant tous les yeux, dans ce monde horrible qu'est celui des Yakuzas, où la mort semble le seul palliatif à un honneur déchu.