L'adaptation du roman d'HG Wells par Georges Pal en 1960 conduit à un film qui respecte le roman en étant toutefois un peu moins pessimiste sur l'évolution de l'humanité au 8020ème siècle. Quoique ! La fin du film laisse un espoir de reconstruction de la société humaine dans le futur lointain mais laisse aussi entendre qu'en 1966 des attaques nucléaires détruisent massivement Londres.
Le film comme le roman décrit, de façon très kitsch mais assez touchante une société au tout début du vingtième siècle où la science était synonyme de progrès et qu'on n'avait pas fini d'en voir les bénéfices.
Le film accumule les petites incohérences qui n'ont comme défaut que de faire sourire de plaisir le spectateur lorsqu'il en rencontre une. La plus belle, à mon avis , est que 800000 ans plus tard les Elois, qui ne sont jamais devenus que du bétail pour assurer la nourriture des Morlochs, sont encore doués de la parole et en plus, s'expriment dans un anglais (VO) ou un français (VF) tout-à-fait compréhensible (et c'est une différence avec le livre qui ne tombe pas dans ce piège).
Le film fait donc un "petit" raccourci qui ne doit pas gâter notre plaisir de voir le film qui reste bien construit avec de splendides paysages et une mise en scène somme toute très réussie..
A côté de ça, il y a des petites trouvailles de mise en scène avec le mannequin dans le magasin de vêtements dont les vêtements évoluent avec le temps, les robes raccourcissent puis se rallongent puis raccourcissent.
Une réflexion que je me faisais après avoir vu ce film, c'est qu'aller vers le futur me semble moins casse-gueule que d'aller vers le passé où il y a toujours le risque de déranger le cheminement de l'Histoire qui a existé pour l'aventurier du passé.