Nouvellement arrivé en Sicile, un capitaine de police idéaliste décide d'enquêter sur un règlement de compte. Ce qui va évidemment le confronter au système gangréné par la mafia...
Une très bonne surprise pour ma part que ce drame pessimiste sur l'influence de la mafia sicilienne ! A l'image de la séquence de meurtre en introduction, la mise en scène est assez inspirée. Avec en prime une photographie très chaude, exploitant les paysages siciliens arides et les rues où le soleil bat le pavé. J'avoue que j'ai pu voir une copie restaurée en full HD, ça aide à apprécier cette ambiance visuelle...
Toutefois la qualité principale de "Il giorno della civetta" est son scénario. Sombre mais surtout intelligent et fin. Evoquant le jeu du chat et de la souris entre la police et la mafia. L'omerta généralisée. La corruption et le racket omniprésents. Tandis que pratiquement tous les personnages sont crapuleux à leur niveau. Même le héros fait appel à des méthodes discutables pour confondre les mafieux.
D'ailleurs plusieurs éléments évoqués font penser au classique absolu "The Godfather", qui sortira 4 ans plus tard. Même la musique comporte quelques notes qui sonnent furieusement comme le thème célébrissime composé par Nino Rota !
Enfin, je soulignerai les acteurs. On retrouve l'américain Lee J. Cobb en chef mafieux sicilien (!), son air inquiétant et dur convenant très bien au personnage. La sublime Claudia Cardinale, au regard de colère et de détresse, incarne une femme qui cherche désespérément son mari, alors que la mafia tente de la faire passer pour une traînée pour protéger leurs crimes. En face, Franco Nero, au regard perçant et assuré, joue ce policier roublard et déterminé.